Écouteret tĂ©lĂ©charger le livre audio gratuit : La Confession d’un enfant du siĂšcle par Alfred (de) MUSSET . Format MP3 | DurĂ©e : 9 h 45 min.

Non, mon enfant chĂ©ri, ces trois lettres ne sont pas le dernier serment de main de l'amant qui te quitte; c'est l'embrassement du frĂšre qui te reste. Ce sentiment lĂ  est trop beau, trop pur et trop doux pour que j'Ă©prouve jamais le besoin d'en finir avec lui. Que mon souvenir n'empoisonne aucune des jouissances de ta vie. Mais ne laisse pas ces jouissances dĂ©truire et mĂ©priser mon souvenir. Sois heureux, sois aimĂ©, comment ne le serais-tu pas? Mais garde-moi dans un petit coin secret de ton cƓur et descends-y dans tes jours de tristesse pour y trouver une consolation ou un donc, Alfred Aime pour tout de bon Aime une femme, jeune et belle Et qui n'ait pas encore aimĂ©MĂ©nage-la Et ne la fait pas souffrir Le cƓur d'une femme Est une chose si dĂ©licateQuand ce n'est pas un glaçon ou une pierre Je crois qu'il n'y a guĂšre de milieu Et il n'y en pas non plus Dans ta maniĂšre d'aimerTon Ăąme est faite pour aimer ardemment Ou pour se dessĂ©cher tout Ă  fait Tu l'as dit cent fois Et tu as eu beau t'en dĂ©direRien, rien n'a effacĂ© cette sentence-lĂ  Il n'y a au monde que l'amour Qui soit quelque chose Peut-ĂȘtre m'as-tu aimĂ© avec peine Pour aimer une autre avec abandonPeut-ĂȘtre celle qui viendra T'aimera-t-elle moins que moi Et peut-ĂȘtre sera-t-elle plus heureuse Et plus aimĂ©ePeut-ĂȘtre ton dernier amour Sera-t-il le plus romanesque et le plus jeune Mais ton cƓur, mais ton bon cƓur Ne le tue pas, je t'en prieQu'il se mette tout entier Dans tous les amours de ta vie Afin qu'un jour tu puisse regarder En arriĂšreEt dire comme moi J'ai souffert souvent Je me suis trompĂ© quelques fois... Mais j'ai aimĂ©. »

Ilme semblait avoir lu quelque part que la lettre de George Sand à Musset n'était pas authentique, à moi que cela soit la réponse. Je ne retrouve malheureusement plus
15 Points On trouve dans la littĂ©rature des exemples raffinĂ©s de lettres utilisant la stĂ©ganographie. Voici un exemple connu de correspondance entre George Sand et Alfred de Musset oĂč des messages intimes sont camouflĂ©s. Niveau Note Pour accĂ©der Ă  cette partie du site, veuillez vous authentifier

5oct. 2018 - Lettre de George Sand à Alfred de Musset : Je vous prouverai que je suis la femme la plus profonde comme la plus étroite en amitié, en un mot la meilleure. Pinterest. Aujourd'hui. Explorer. Lorsque les résultats de saisie automatique sont disponibles, utilisez les flÚches Haut et Bas pour parcourir et la touche Entrée pour sélectionner. Pour les utilisateurs

VoilĂ  huit jours que je suis parti et je ne t’ai pas encore Ă©crit. J’attendais un moment de calme, il n’y en a plus. Je voulais t’écrire doucement, tranquillement par une belle matinĂ©e, te remercier de l’adieu que tu m’as envoyĂ©, il est si bon, si triste, si doux ma chĂšre Ăąme, tu as un cƓur d’ange. Je voudrais te parler seulement de mon amour, ah ! George, quel amour ! Jamais homme n’a aimĂ© comme je t’aime. Je suis perdu, vois-tu, je suis noyĂ©, inondĂ© d’amour; je ne sais plus si je vis, si je ma,ge, si je marche, si je respire, si je parle; je sais que je t’aime. Ah ! si tu as eu toute ta vie une soif de bonheur inextinguible, si c’est un bonheur d’ĂȘtre aimĂ©e, si tu ne l’as jamais demandĂ© au ciel, oh ! toi, ma vie, mon bien, ma bien-aimĂ©e, regarde le soleil, les fleurs, la verdure, le monde ! Tu es aimĂ©e, dis-toi, cela autant que Dieu peut ĂȘtre aimĂ© par ses lĂ©vites, par ses amants, par ses martyrs ! Je t’aime, ĂŽ ma chair et mon sanf ! Je meurs d’amour, d’un amour sans fin, sans nom, insensĂ©, dĂ©sespĂ©rĂ©, perdu ! Tu es aimĂ©e, adorĂ©e, idolĂątrĂ©e jusqu’à en mourir ! Et non, je ne guĂ©rirai pas. Et non, je n’essaierai pas de vivre ; et j’aime mieux cela, et mourir en t’aimant vaut mieux que de vivre. Je me soucie bien de ce qu’ils en diront. Ils disent que tu as un autre amant. Je le sais bien, j’en meurs, mais j’aime, j’aime, j’aime. Qu’ils m’empĂȘchent d’aimer ! Vois-tu, lorsque je suis parti, je n’ai pu souffrir; il n’y avait pas de place dans mon cƓur. Je t’avais tenue dans mes bras, ĂŽ mon corps adorĂ© ! Je t’avais pressĂ©e sur cette blessure chĂ©rie ! Je suis parti sans savoir ce que je faisais ; je ne sais si ma mĂšre Ă©tait triste, je crois que non, je l’ai embrassĂ©e, je suis parti ; je n’ai rien dit, j’avais le souffle de tes lĂšvres sur les miennes, je te respirais encore. Ah ! George, tu as Ă©tĂ© tranquille et heureuse lĂ -bas. Tu n’avais rien perdu. Mais sais-tu ce que c’est que d’attendre un baiser cinq mois ! Sais-tu ce que c’est pour un pauvre coeur qui a senti pendant cinq mois, jour aprĂšs jour, heure aprĂšs heure, la vie l’abandonner, le froid de la tombe descendre lentement dans la solitude, la mort et l’oubli tomber goutte Ă  goutte comme la neige, sais-tu ce que c’est pour un coeur serrĂ© jusqu’à cesser de battre, de se dilater un moment, de se rouvrir comme une pauvre fleur mourante, et de boire encore une goutte de rosĂ©e, vivifiante , Oh, mon Dieu, je le sentais bien, je le savais, il ne fallait pas nous revoir. Maintenant c’est fini ; je m’étais dit qu’il fallait revivre, qu’il fallait prendre un autre amour, oublier le tien, avoir le courage J’essayais, je tentais du moins. Mais maintenant, Ă©coute, j’aime mieux ma souffrance que la vie ; vois-tu, tu te rĂ©tracterais que cela ne servirait de rien ; tu veux bien que je t’aime ; ton coeur le veut, tu ne diras pas le contraire, et moi, je suis perdu. Vois-tu, je ne rĂ©ponds plus de rien.
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SourcesLorenzaccio Une chronique Florentine La Storia Florentina de Benedetto Varchi. Chronique historique de la Renaissance. Donc soucis de fidĂ©litĂ© historique de Musset. Cadeau d'une amante Ecrit pas George Sand, 6 scĂšnes, esquisse de Musset. Le meurtre Ă©tait trĂšs sanglant, violent, termine sur un dĂ©part Ă  Venise. Le meurtre lave Portrait de George Sand par Auguste Charpentier. George Sand, contrairement Ă  ce que laisse penser son prĂ©nom, est une femme de lettres française du XIXe siĂšcle. On la surnomme aussi la Bonne Dame de Nohant ». Sommaire 1 Avant d'Ă©crire 2 La romanciĂšre 3 ƒuvre 4 Ses opinions fĂ©ministes 5 Ses opinions politiques 6 RĂ©fĂ©rences 7 Bibliographie 8 Voir aussi Avant d'Ă©crire[modifier modifier le wikicode] Amantine Aurore Lucile Dupin son vrai nom est nĂ©e en 1804, Ă  Paris. Son pĂšre, Maurice Dupin de Francueil, Ă©tait un aristocrate descendant des rois de Pologne. Sa mĂšre, Sophie Delaborde, Ă©tait d'origine beaucoup plus modeste. Orpheline de son pĂšre Ă  4 ans, dĂ©laissĂ©e par sa mĂšre, George Sand sera Ă©levĂ©e par sa grand-mĂšre paternelle. En 1822, elle Ă©pouse le baron Casimir Dudevant. De ce mariage naissent deux enfants, Maurice, nĂ© le 30 juin 1823 et Solange, nĂ©e le 13 septembre 1828. Les deux Ă©poux ne s'entendent pas et se sĂ©parent en 1831. Amantine Aurore Lucie Dupin se fait appeler George Sand pour que ses romans soient lus, car au XIXe siĂšcle, les livres que les femmes publient n'Ă©taient pas bien considĂ©rĂ©s, contrairement Ă  ceux des hommes. La romanciĂšre[modifier modifier le wikicode] Aurore prend le pseudonyme de George sans -s, Ă  l'imitation des Anglais Sand souvenir de Jules Sandeau, son amant en 1832, Ă  l'occasion de son premier roman, Indiana. George Sand a beaucoup choquĂ© Ă  son Ă©poque, car elle portait un prĂ©nom masculin, s'habillait en "homme", demandait plus de libertĂ©s pour les femmes et eut plusieurs histoires amoureuses, notamment avec le poĂšte Alfred de Musset ou le musicien FrĂ©dĂ©ric Chopin. Dans ses premiers romans, l'amour passion se heurte aux conventions sociales de son Ă©poque oĂč l'amour compte pour peu dans les relations entre hommes et femmes. DĂšs 1836, sous l'influence de ses amis rĂ©publicains socialisants Pierre Leroux, Armand BarbĂšs, François Arago, elle prend des positions sociales et politiques avancĂ©es qu'elle fait passer dans ses romans, comme Consuelo 1842-1843. Elle Ă©crit des romans Ă  sujets sociaux et provinciaux La Mare au diable 1846 et François le Champi 1847-1848. Elle participe Ă©galement aux nouveaux journaux rĂ©publicains comme le Bulletin de la RĂ©publique, la Cause du peuple et la Vraie RĂ©publique. OpposĂ©e Ă  la violence, elle prĂŽne un socialisme utopique, notamment dans La ville noire1. Elle est déçue par les rĂ©sultats de la rĂ©volution française de 1848 qui proclame la RĂ©publique les conservateurs majoritaires font tirer sur les ouvriers et sont plus ou moins complices de l'installation de la dictature de Louis NapolĂ©on Bonaparte. Par ailleurs, la RĂ©publique n'amĂšne pas les changements qu'elle espĂ©rait pour les femmes et les pauvres notamment. Elle se consacre dĂ©sormais Ă  sa vie privĂ©e et Ă  la rĂ©daction de romans d'inspiration locale La Petite Fadette 1849, Les MaĂźtres sonneurs 1853. En 1854, elle publie une autobiographie, Histoire de ma vie. Ses romans, oĂč se manifeste son talent de conteuse, connaissent un immense succĂšs. Elle est morte en 1876, dans la maison de son enfance, Ă  Nohant, dans l'Indre. ƒuvre[modifier modifier le wikicode] L'Ɠuvre de George Sand est extrĂȘmement abondante ; elle a aussi bien Ă©crit des nouvelles que des contes, des piĂšces de théùtre, ou encore des romans. Parmi ses Ɠuvres les plus cĂ©lĂšbres se trouvent ses romans inspirĂ©s de sa vie campagnarde Ă  Nohant La Mare au diable, François le Champi et La Petite Fadette. George Sand est Ă©galement connue pour sa correspondance amoureuse avec Alfred de Musset et pour sa correspondance amicale avec l'Ă©crivain Gustave Flaubert. George Sand a contribuĂ© activement Ă  la vie intellectuelle de son Ă©poque, accueillant au domaine de Nohant ou Ă  Palaiseau des personnalitĂ©s aussi diffĂ©rentes que Franz Liszt, FrĂ©dĂ©ric Chopin, Marie d'Agoult, HonorĂ© de Balzac, Gustave Flaubert ou bien encore EugĂšne Delacroix. Ses opinions fĂ©ministes[modifier modifier le wikicode] En tant que femme de lettres, George Sand a utilisĂ© sa plume pour faire la promotion de ses idĂ©es sur l'Ă©mancipation de la femme. Elle a critiquĂ© le Code NapolĂ©on, a rĂ©clamĂ© la lĂ©galisation du divorce, ainsi que le droit des femmes Ă  s'affranchir, Ă  gĂ©rer leur fortune et leur vie sexuelle. L'Ă©criture est la clĂ© de l'Ă©mancipation. Ses opinions politiques[modifier modifier le wikicode] En 1848, l'avĂšnement de la Seconde RĂ©publique lui a permis de proclamer ses idĂ©es sur l'abolition de l'esclavage ou le suffrage universel. Tocqueville l'appelait Un Homme politique. Elle condamne l'action des insurgĂ©s de la Commune de Paris. RĂ©fĂ©rences[modifier modifier le wikicode] ↑ Retour Ă  l’utopie sans socialisme Bibliographie[modifier modifier le wikicode] Ses Ɠuvres sur wikisource. Voir aussi[modifier modifier le wikicode] Pierres JaumĂątres Ni vues ni connues
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ComĂ©die en un acte et en prose, publiĂ©e en 1851 et reprĂ©sentĂ©e pour la premiĂšre fois sur le théùtre du Gymnase dramatique, le 30 octobre 1851. Distribution 5 hommes, 1 femme Texte Ă  tĂ©lĂ©charger gratuitement sur Libre Théùtre L’argument Bettine est une jeune et jolie cantatrice italienne qui a quittĂ© le monde de l’opĂ©ra par amour pour le baron de Steinberg. Il doit l’épouser mais alors que le notaire est dĂ©jĂ  prĂ©sent, le baron informe son fidĂšle domestique Calabre qu’il doit se rendre chez la voisine, une princesse il a perdu au jeu et doit une forte somme d’argent. Arrive le marquis StĂ©fani, un admirateur de Bettine
 Quelques illustrations Théùtre d’Alfred de Musset. Tome IV. dessins de Charles Delort gravĂ©s par Boilvin, 1891/ Source BnF/Gallica Oeuvres complĂštes d’Alfred de Musset, illustrĂ©es par Charles Martin, 1927. Source BnF/Gallica Oeuvres complĂštes d’Alfred de Musset, illustrĂ©es par Charles Martin, 1927. Source BnF/Gallica Lien vers le Théùtre de Musset sur Libre Théùtre Lien vers la Biographie d’Alfred de Musset sur Libre Théùtre
Consulteton cƓur, ta raison aussi, ton avenir, ta mùre, pense à ce que tu as hors de moi et ne me sacrifie rien. Si tu reviens à moi, je ne peux te promettre qu’une chose, c’est d’essayer de te rendre heureux. Mais il te faudrait de la patience et de l’indulgence pour quelques moments de peur et de tristesse que j’aurai encore sans doute.
Chere élÚve de 4Ú, voici la vidéo de lecture de la lettre de George Sand à Alfred de Musset. Regarde-la puis remplis le formulaire en cliquant sur ce lien. [youtube] Navigation des articles
ParYves Gagneux, Maison de Balzac Ă  Paris. Lundi 24 novembre Ă  18 h 30 Portraits croisĂ©s de George Sand, des MĂ©moires d’outre-tombe de Chateaubriand aux Bas-bleus de Barbey d’Aurevilly Par Fabienne Bercegol, universitĂ© de Toulouse 2. Jeudi 1er et vendredi 2 dĂ©cembre Ă  20 h Lectures de textes choisis de Musset, Sand et Delacroix

Lettre envoyĂ©e par Aurore Dupin romanciĂšre francaise du XIXe siĂšcle, dite George SAND son nom de plume Ă  Alfred de MUSSET Ă©crivain francais. Cette lettre est authentique. A vous de dĂ©couvrir l’érotisme cachĂ©. Je suis trĂšs Ă©mue de vous dire que j’ai bien compris l’autre soir que vous aviez toujours une envie folle de me faire danser. Je garde le souvenir de votre baiser et je voudrais bien que ce soit lĂ  une preuve que je puisse ĂȘtre aimĂ©e par vous. Je suis prĂȘte Ă  vous montrer mon affection toute dĂ©sintĂ©ressĂ©e et sans cal- cul, et si vous voulez me voir aussi vous dĂ©voiler sans artifice mon Ăąme toute nue, venez me faire une visite. Nous causerons en amis, franchement. Je vous prouverai que je suis la femme sincĂšre, capable de vous offrir l’affection la plus profonde comme la plus Ă©troite amitiĂ©, en un mot la meilleure preuve que vous puissiez rĂȘver, puisque votre Ăąme est libre. Pensez que la solitude oĂč j’ha- bite est bien longue, bien dure et souvent difficile. Ainsi en y songeant j’ai l’ñme grosse. Accourez donc vite et venez me la faire oublier par l’amour oĂč je veux me mettre. NB Relisez-la en sautant les lignes paires George Sand 1835 ————————– Alfred de Musset Ă  Georges Sand Quand je vous jure, hĂ©las! un Ă©ternel hommage Voulez-vous qu’un instant je change de langage ? Vous seule possĂ©dez mon esprit et mon cƓur. Que ne puis-je pas avec vous goĂ»ter le vrai bonheur ! Je vous aime, ma belle, et ma plume en dĂ©lire Couche sur le papier ce que je n’ose dire Avec soin, de mes vers, lisez les premiers mots, Vous saurez quel remĂšde apporter Ă  mes maux. La rĂ©ponse de Georges Sand Cette grande faveur que votre ardeur rĂ©clame Nuit peut-ĂȘtre Ă  l’honneur, mais rĂ©pond Ă  ma flamme


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Autelde douleur dressĂ© par Musset Ă  George Sand au lendemain de leur rupture, la Confession (1836) dĂ©passe pourtant le seul cadre de l’expĂ©rience personnelle. Cherchant Ă  toucher du doigt ses blessures et Ă  trouver dans la fiction une vĂ©ritĂ© consolatrice, Musset, enfant du siĂšcle, chante la dĂ©sespĂ©rance de toute une gĂ©nĂ©ration en proie au mal de vivre. La liaison entre ces deux gĂ©ants littĂ©raires dura deux ans, et fut l’occasion d’une correspondance aussi fournie que savoureuse. La lettre de George Sand, en apparence innocente, est Ă  relire en ne tenant compte que d’une ligne sur deux. Pour la rĂ©ponse d’Alfred de Musset, elle est Ă  relire en ne prenant que le premier mot de chaque vers. GEORGE SAND Cher ami, Je suis toute Ă©mue de vous dire que j’ai bien compris l’autre jour que vous aviez toujours une envie folle de me faire danser. Je garde le souvenir de votre baiser et je voudrais bien que ce soit une preuve que je puisse ĂȘtre aimĂ©e par vous. Je suis prĂȘte Ă  montrer mon affection toute dĂ©sintĂ©ressĂ©e et sans cal- cul, et si vous voulez me voir ainsi vous dĂ©voiler, sans artifice, mon Ăąme toute nue, daignez me faire visite, nous causerons et en amis franchement je vous prouverai que je suis la femme sincĂšre, capable de vous offrir l’affection la plus profonde, comme la plus Ă©troite amitiĂ©, en un mot la meilleure Ă©pouse dont vous puissiez rĂȘver. Puisque votre Ăąme est libre, pensez que l’abandon ou je vis est bien long, bien dur et souvent bien insupportable. Mon chagrin est trop gros. Accourrez bien vite et venez me le faire oublier. À vous je veux me sou- mettre entiĂšrement. Votre poupĂ©e ALFRED DE MUSSET Quand je mets Ă  vos pieds un Ă©ternel hommage, Voulez-vous qu’un instant je change de visage ? Vous avez capturĂ© les sentiments d’un cƓur Que pour vous adorer forma le crĂ©ateur. Je vous chĂ©ris, amour, et ma plume en dĂ©lire Couche sur le papier ce que je n’ose dire. Avec soin de mes vers lisez les premiers mots, Vous saurez quel remĂšde apporter Ă  mes maux.
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ï»żAlfredde Musset utilisa en 1840 le mĂ©dium de la future « bande dessinĂ©e » (appelĂ©e alors «Histoire en estampe» par son inventeur le suisse francophone Rodolphe Töpffer, son modĂšle), pour raconter Ă  sa maniĂšre une dĂ©convenue amoureuse. La jeune cantatrice Pauline Garcia, sƓur de la dĂ©funte Malibran, avait repoussĂ© les avances du poĂšte et, conseillĂ©e par son amie

UNE VISITE AU DOCTEUR PAGELLO LA DÉCLARATION D’AMOUR DE GEORGE SAND Faudra-t-il nous rĂ©signer Ă  n’avoir que la Confession d’un enfant du siĂšcle et les trop discrĂštes expansions de LĂ©lia ? Continuera-t-on Ă  dĂ©rober Ă  notre curiositĂ© si fortement excitĂ©e cette correspondance des deux grands amoureux, dont l’un des deux au moins fut emportĂ© dans le tourbillon de folie — jusqu’à la mort ? Et cependant, ne l’a-t-on pas, depuis quelques annĂ©es, tant Ă©miettĂ©e par menus fragments qu’il n’est plus de mystĂšre que pour les profanes ? Au surplus, Ă  dĂ©faut des confidences de Lui et des rĂ©vĂ©lations d’Elle, n’avons-nous pas la confession, nous devrions dire la dĂ©position d’un tĂ©moin, un tĂ©moin que les circonstances ont fait tout Ă  coup passer du rĂŽle de comparse Ă  celui de premier sujet ? À notre sollicitation, le docteur Pagello, qui avait jusqu’alors gardĂ© un silence obstinĂ©, s’est dĂ©parti de cette rĂ©serve dont nul ne l’avait pu faire sortir jusqu’à ces derniers temps. Il a consenti Ă  parler. AprĂšs avoir fait connaĂźtre dans quelles circonstances[1] Ă©tait nĂ©e la liaison qui l’illustra et dont tout fier il se montre, il est allĂ© plus avant dans la voie des aveux il a tenu Ă  conter lui-mĂȘme sa bonne fortune, et c’est avec empressement qu’il nous a fait accueil, il y a quelques semaines, quand nous nous sommes rendu Ă  Bellune et que nous sommes allĂ© frapper Ă  la porte de la maison mĂȘme qu’habite avec sa famille le docteur Pietro Pagello. Nous tenions Ă  voir de prĂšs le hĂ©ros de l’aventure dont nous avions contĂ© les Ă©pisodes, et, aprĂšs avoir reçu l’assurance que notre visite serait accueillie sans dĂ©plaisir, nous nous sommes fait prĂ©senter au vĂ©nĂ©rable octogĂ©naire. C’est M. le docteur Just Pagello, mĂ©decin en chef de l’hĂŽpital civil de Bellune, qui a bien voulu nous servir d’interprĂšte en la circonstance. Notre tĂąche Ă©tait particuliĂšrement dĂ©licate nous ne parlions pas l’italien, et le docteur Pietro Pagello avait grande peine Ă  comprendre le français. Heureusement son fils, le docteur Just Pagello, secondĂ© par Mme Just Pagello, qui a Ă©tĂ©, en la circonstance, d’une amabilitĂ© et d’une bonne grĂące toutes françaises, nous est venu en aide et nous a tirĂ© d’embarras. Il fut tout de suite entendu que nous Ă©tablirions une liste de questions qui seraient transmises par M. Pagello fils Ă  son pĂšre dans leur traduction italienne. Le vieillard rĂ©pondrait dans sa langue, et ses rĂ©ponses devaient ĂȘtre Ă  leur tour traduites en français Ă  notre intention par M. le docteur Just Pagello. AprĂšs un moment d’attente dans un salon coquettement meublĂ©, M. le docteur Just Pagello vient nous prĂ©venir que son pĂšre nous expecte ». Notre connaissance, si imparfaite qu’elle soit, de la langue latine, un peu oubliĂ©e, nous permet de comprendre cette expression qui, de prime abord, nous avait surpris. Deux ou trois marches gravies, et nous nous trouvons de plain-pied, aprĂšs avoir traversĂ© une petite chambre oĂč rien ne retient nos regards, dans le cabinet de travail du vieillard. Il est tout lĂ -bas, blotti dans un des coins les plus reculĂ©s de la piĂšce, enfoncĂ© dans un fauteuil sans style, d’oĂč il se soulĂšve Ă  notre approche. De haute stature, mais voĂ»tĂ©e par les ans, le docteur Pietro Pagello a conservĂ© une verdeur qui n’accuse pas son Ăąge. Mais on a peine Ă  Ă©voquer, devant ce masque sĂ©nile, le brillant cavalier des temps romantiques et romanesques. C’est avec une vĂ©ritable effusion que nous accueille M. Pietro Pagello, qui parait flattĂ©, malgrĂ© tout, de la recherche dont il est l’objet. Comme nous balbutions un remerciement, M. Pagello fils nous prĂ©vient que son pĂšre est tout Ă  fait sourd, et qu’il sera prĂ©fĂ©rable, comme il nous l’a proposĂ©, de s’en tenir Ă  une conversation par Ă©crit. Nous acceptons ce mode d’interview, dont la nouveautĂ© n’est pas pour nous dĂ©plaire, et, assis Ă  la table qu’on nous dĂ©signe, nous Ă©tablissons notre questionnaire. Ce qui nous prĂ©occupe avant tout, c’est de connaitre l’impression de M. Pagello sur l’article que nous avons publiĂ© dans la Revue hebdomadaire un mois auparavant. Avons-nous bien interprĂ©tĂ© la pensĂ©e de celui qui nous a fait l’honneur d’une lecture que nous avons sue trĂšs attentive ? Nous cĂ©dons la parole Ă  M. Pagello C’est un Ă©crit d’honnĂȘte homme trĂšs proche de la vĂ©ritĂ©, et que j’ai trouvĂ© pourvu d’une bienveillance dont je tiens Ă  vous remercier mais certains dĂ©tails vous ont Ă©chappĂ©, et on ne saurait vous en vouloir, puisque vous ne les connaissez pas. Je vais donc, selon votre dĂ©sir, complĂ©ter les renseignements que vous sollicitez. Mais ma mĂ©moire, toute fidĂšle qu’elle soit, me servira peut-ĂȘtre mal ; c’est si loin, tout cela ! Vous voudrez bien excuser Ă  ses dĂ©faillances. On a dit que j’avais conseillĂ© le retour en France d’Alfred de Musset pour rester seul auprĂšs de la Sand le docteur Pagello ne parle pas en d’autres termes de Mme Sand ; mais hĂątons-nous de dire que cette expression n’a dans sa bouche aucun caractĂšre injurieux. C’est une erreur absolue. C’est Alfred de Musset qui voulut, malgrĂ© mes conseils, joints aux priĂšres de George Sand, s’embarquer pour la France, encore incomplĂštement remis et Ă  peine convalescent d’une maladie Ă  laquelle il avait failli succomber. Cette maladie avait Ă©tĂ© des plus sĂ©rieuses ; vous en jugerez quand vous saurez que c’était une typhoĂŻdette sic, compliquĂ©e de dĂ©lire alcoolique. Alfred de Musset, d’aprĂšs moi, n’était pas un Ă©pileptique, ainsi que certains l’ont insinuĂ© ; les crises qu’il avait Ă©taient des crises d’alcoolisme aigu ; c’était un fort buveur, et, comme il avait un systĂšme nerveux trĂšs surmenĂ©, l’usage des boissons spiritueuses a achevĂ© de le dĂ©traquer
 Quelle a Ă©tĂ© notre existence commune, Ă  la Sand et Ă  moi, aprĂšs le dĂ©part de Musset, je vais essayer de vous le dire. Nous avons quittĂ© presque tout de suite l’hĂŽtel Danieli pour prendre un appartement Ă  San Fantino, au centre de Venise, oĂč nous installĂąmes notre mĂ©nage. Mon frĂšre Robert, qui est mort il y a six ans, en 1890, habitait sous le mĂȘme toit que nous. Il ne comprenait pas, lui qui ne cĂ©dait pas facilement aux emportements de la passion, comment j’avais pu m’éprendre de la Sand, peu sĂ©duisante Ă  son grĂ© ; il faut vous dire que George Sand Ă©tait trĂšs amaigrie Ă  cette Ă©poque. DĂšs que mon oncle connut ma liaison, il interdit Ă  mon frĂšre de rester plus longtemps avec nous. Et pourtant notre vie ne se passait pas qu’en plaisirs. George Sand travaillait, et travaillait beaucoup. Elle ne se permettait qu’une distraction, c’était la cigarette ; encore Ă©crivait-elle tout en fumant. Elle fumait du tabac oriental et aimait Ă  rouler elle-mĂȘme ses cigarettes et les miennes. Peut-ĂȘtre Ă©tait-ce pour elle une source d’inspiration, car elle s’interrompait pour suivre les spirales de la fumĂ©e, noyĂ©e dans sa rĂȘverie. C’est pendant son sĂ©jour Ă  Venise qu’elle a composĂ©, sur cette table de jeu Ă  laquelle je suis appuyĂ© en ce moment, ses Lettres d’un voyageur, et aussi son roman de Jacques. Je lui ai Ă©tĂ© dans la circonstance d’un faible secours, et ma collaboration s’est bornĂ©e Ă  peu de chose ; je lui ai fourni quelques renseignements sur l’histoire de Venise, sur les mƓurs du pays, et je l’ai souvent accompagnĂ©e dans les cabinets de lecture et Ă  la bibliothĂšque Marciana. Elle possĂ©dait bien notre langue, mais pas assez pour Ă©crire dans des revues italiennes ; de fait, elle n’a jamais songĂ© Ă  y Ă©crire. Elle avait assez Ă  faire Ă  composer sa copie » pour la Revue des Deux Mondes, car rĂ©guliĂšrement elle envoyait ses feuillets Ă  M. Buloz. Elle travaillait six Ă  huit heures de suite, de prĂ©fĂ©rence dans la soirĂ©e ; le plus souvent, le travail se prolongeait assez avant dans la nuit ; elle Ă©crivait sans s’arrĂȘter et sans faire de ratures. Les traits dominants du caractĂšre de George Sand Ă©taient la patience et la douceur, une douceur inaltĂ©rable ; elle ne se fĂąchait jamais et se montrait toujours satisfaite de son sort
 Quand nous ne mangions pas au dehors, elle prĂ©parait elle-mĂȘme les repas. C’était d’ailleurs une cuisiniĂšre Ă©mĂ©rite, qui excellait dans la confection des sauces ; elle aimait beaucoup le poisson ; aussi Ă©tait-ce un plat qui figurait souvent sur notre table. Elle digĂ©rait, au reste, trĂšs bien toutes sortes d’aliments, n’étant jamais malade, sauf des gastralgies sans gravitĂ© ; je n’ai pas eu Ă  lui prescrire de mĂ©dicaments. Je ne dois pas oublier de vous faire connaĂźtre un talent particulier de George Sand elle dessinait admirablement, mais c’était surtout dans la charge qu’elle se plaisait. Ses caricatures Ă©taient des plus drolatiques ; elle vous croquait une personne en deux coups de crayon, alors mĂȘme qu’elle ne l’avait vue qu’une seule fois. Ma fille aĂźnĂ©e a gardĂ© quelques-uns de ces dessins qu’elle pourra vous montrer
 George Sand buvait beaucoup de thĂ© pour s’exciter, au travail
 » Ce disant, le vieillard se penche vers une armoire vitrĂ©e, Ă  laquelle son fauteuil se trouve adossĂ©, en retire une tasse Ă  larges bords, de contours Ă©lĂ©gants, munie de sa soucoupe, d’une profondeur inusitĂ©e. Cette tasse prĂ©sente cette particularitĂ© qu’elle semble ĂȘtre d’étain fin, alors qu’au toucher il est aisĂ© de reconnaĂźtre que la matiĂšre qui la constitue est une poterie vernissĂ©e, une de ces terres Ă  reflets stannifĂšres comme on en fabrique, nous a-t-on assurĂ© depuis, dans les environs de Venise. AprĂšs l’avoir considĂ©rĂ©e avec attention, nous la restituons Ă  M. Pagello, qui nous prie de la conserver, en souvenir de notre entrevue. De tout le service, il ne me reste plus que quatre tasses », nous dit le vieillard, qui veut sans doute nous tĂ©moigner de la sorte quelle valeur il attache Ă  son cadeau ; nous l’en remercions d’autant plus vivement et le prions, pour mettre le comble Ă  sa gracieusetĂ©, d’accompagner son don de quelques lignes qui lui serviront comme de certificat d’origine. D’une Ă©criture un peu tremblĂ©e, le docteur Pagello trace ces caractĂšres All’ Egregio Dr CabanĂšs, In renovia della visita che mi pouste oggi, Ă  Belluno, si offro questa tassa, della quale molte volte la Sand ha forbitto il the quando abitava con me a Venezia Belluna, 4 7bre 1896. Pietro Pagello. » Ce qu’il est aisĂ© de traduire En souvenir de la visite que vous m’avez faite ici, Ă  Bellune, je vous offre cette tasse, dans laquelle bien des fois la Sand a bu le thĂ©, quand elle habitait avec moi Ă  Venise. Bellune, 4 septembre 1896. Pietro Pagello. » Mais reprenons le rĂ©cit de M. Pagello. En quittant Venise, poursuit notre interlocuteur, George Sand et moi sommes allĂ©s Ă  VĂ©rone, puis au lac de Garde, Ă  Milan, et de lĂ  Ă  GenĂšve. Nous sommes restĂ©s trĂšs peu de temps en ces divers endroits, et nous sommes arrivĂ©s dans la capitale dans les premiers jours du mois d’aoĂ»t. Nous nous sommes sĂ©parĂ©s dĂšs notre arrivĂ©e. Je n’ai voulu, sous aucun prĂ©texte, accepter l’hospitalitĂ© qui m’était offerte. J’ai peu frĂ©quentĂ© le monde littĂ©raire durant mon court sĂ©jour Ă  Paris. En fait de gens de lettres, je ne me rappelle avoir vu que Gustave Planche et Buloz ; vous ĂȘtes surpris que je ne me sois pas rencontrĂ© avec d’autres Ă©crivains ? Mais c’était la saison des vacances, et ils Ă©taient Ă  peu prĂšs tous Ă  la campagne. Quant Ă  Musset, je lui ai rendu plusieurs fois visite ; j’en ai toujours reçu un accueil des plus courtois, mais dĂ©pourvu de toute expansion cordiale. Je n’ai conservĂ© de rapports qu’avec un Français, un ami de Musset, M. Alfred Tattet, un original s’il en fut, trĂšs amateur de vin de Chypre, dont il se faisait tous les ans envoyer d’Italie un tonnelet ; enfin un bon vivant, comme vous dites en France. Nous avons Ă©changĂ© pas mal de lettres, mais je ne sais dans quel coin elles peuvent se trouver aujourd’hui, j’ignore si je les ai mĂȘme conservĂ©es. J’habitai Ă  Paris, rue des Petits-Augustins, Ă  l’hĂŽtel d’OrlĂ©ans. Je passais mes matinĂ©es dans les hĂŽpitaux. J’ai suivi les services de Lisfranc, d’Amussat, de Broussais, qui avait Ă  l’époque une vogue extraordinaire. J’ai Ă  peine vu Mme Sand ; elle m’avait fait inviter par le prĂ©cepteur de ses enfants, M. Boucoiran, Ă  aller passer quelques jours Ă  Nohant. J’ai refusĂ© l’invitation et j’ai prĂ©fĂ©rĂ© regagner l’Italie. Depuis mon retour dans ce pays, je n’ai plus reçu la moindre nouvelle de la Sand. J’étais au courant de ses succĂšs littĂ©raires par les journaux, et c’était tout
 J’ai appris sa mort tout Ă  fait par hasard, mais je n’en ai pas Ă©tĂ© directement avisé  » J’étais adolescent, nous dit Ă  son tour, intervenant dans la conversation, M. le docteur Pagello fils, lorsque les journaux firent connaitre la mort de la Sand. Je me souviens trĂšs bien que mon pĂšre accomplit, comme Ă  son ordinaire, les devoirs de sa profession et qu’il accueillit la nouvelle avec la plus complĂšte indiffĂ©rence. Il parla en famille de cette femme comme s’il l’eĂ»t Ă  peine connue un demi-siĂšcle s’était Ă©coulĂ© sans une lettre, sans un salut. Ce fut l’assurance de la mort d’une bohĂ©mienne sic, que mon pĂšre, au sein de sa famille, recordait c’est-Ă -dire dont mon pĂšre Ă©voquait le souvenir
 Le passĂ© Ă©tait mort, bien avant la mort de la Sand ! Tenez, laissons cela et quittons ce sujet de conversation. Voulez-vous que je fasse passer sous vos yeux les quelques objets de curiositĂ© que nous possĂ©dons
 Avant de quitter cette piĂšce, il faut que je vous montre un objet qui a un caractĂšre, comment dirais-je ? historique. C’est une tasse en porcelaine de SĂšvres, qui a une origine assez curieuse et que je veux vous conter. Le prince de Rohan campait avec les Autrichiens dans une propriĂ©tĂ© de mon grand-pĂšre, Ă  deux milles de Castelfranco. Survient MassĂ©na avec ses troupes. Les Autrichiens n’eurent que le temps de battre en retraite, sans pouvoir enlever les campements. Le lendemain, un paysan au service de mon grand-pĂšre lui rapportait la tasse que voici, qu’il avait trouvĂ©e sous la tente du prince, et qui contenait encore des dĂ©bris du chocolat que le seigneur français Ă©tait en train de prendre au moment oĂč il avait Ă©tĂ© surpris par les troupes de MassĂ©na. Les tableaux que vous voyez lĂ  ont aussi leur prix voici un tableau de Tempesta, deux aquarelles de Bisson, une tĂȘte de Schidone. Le reste ne vaut pas une mention. À ce propos, je voudrais bien que vous m’aidiez Ă  dĂ©truire une lĂ©gende Dans une des lettres de G. Sand Ă  Alfred de Musset, qu’a publiĂ©es la Revue de Paris, la romanciĂšre prĂ©tend qu’elle avait soumis Ă  un expert les tableaux que mon pĂšre avait apportĂ©s en France ; que ces tableaux, de l’avis de l’expert, ne valaient rien, mais qu’elle en avait nĂ©anmoins offert Ă  mon pĂšre la somme de deux mille francs, ajoutant le procĂ©dĂ© de lui cacher le secours qu’elle lui apportait ». Mon pĂšre a protestĂ©, aussitĂŽt qu’il a connu le fait, et nous ne cesserons de protester toutes les fois qu’on le rééditera. Je tiens de mon oncle dĂ©funt que ces toiles, sans ĂȘtre des RaphaĂ«l, Ă©taient loin d’ĂȘtre des Ɠuvres mĂ©diocres. Elles Ă©taient signĂ©es du peintre Ortesiti, un maĂźtre. D’ailleurs, mon pĂšre avait beaucoup de relations dans le monde des artistes ; ses goĂ»ts s’étaient dĂ©veloppĂ©s dans ce milieu, et il passait pour un connaisseur. Vous ne doutez pas que, dans ces conditions, il se fĂ»t bien gardĂ© d’emporter avec lui des croĂ»tes, dont il n’aurait pu tirer aucun parti. Il revenait ruinĂ©, sa clientĂšle l’avait quittĂ©, il lui fallait recommencer une nouvelle existence, c’était assez de dĂ©boires comme cela !
 Sachez bien que les relations de mon pĂšre avec George Sand ont Ă©tĂ© un Ă©pisode dans sa vie, et rien de plus. George Sand, fatiguĂ©e des Ă©trangetĂ©s d’Alfred de Musset, s’était donnĂ©e sans rĂ©serve Ă  mon pĂšre, qui Ă©tait jeune, aux larges Ă©paules, intelligent, un vrai beau, brave et bon garçon. Mon pĂšre aimait la jolie Ă©trangĂšre pour son gĂ©nie, sa bontĂ©, et, sans en ĂȘtre aux nuages, il en Ă©tait fort Ă©pris. Mais tout cela fut vite oubliĂ©. Une fois rentrĂ© en Italie, mon pĂšre reprit aussitĂŽt ses occupations professionnelles. Il n’eut pas de mal Ă  vite reconquĂ©rir sa clientĂšle. Son habiletĂ©, surtout comme chirurgien, Ă©tait depuis longtemps Ă©tablie ancien Ă©lĂšve du cĂ©lĂšbre Scarpa et du chirurgien Rima, ex-mĂ©decin principal de la grande armĂ©e de NapolĂ©on, il avait de qui tenir. Mon pĂšre fut un des premiers Ă  introduire en Italie la lithotripsie qu’il avait vu pratiquer par Lisfranc, la cystotomie pĂ©rinĂ©ale, et il acquit une vĂ©ritable rĂ©putation comme accoucheur. Il y a huit ans tout au plus qu’il a cessĂ© d’exercer. Jusqu’alors, il a fait son service Ă  l’hĂŽpital de Bellune avec la plus scrupuleuse rĂ©gularitĂ©. Il ne s’est jamais dĂ©sintĂ©ressĂ© des progrĂšs de la science, et, dans les rares loisirs que lui laissait l’exercice de son art, il s’occupait de gĂ©ologie, de palĂ©ontologie, de conchyliologie et de pisciculture. Mais il a toujours eu une prĂ©dilection marquĂ©e pour la littĂ©rature. Actuellement il se tient au courant de tout ce qui se publie et lit plusieurs heures par jour les revues, les journaux, les ouvrages nouveaux. Et il lit sans lunettes, malgrĂ© ses quatre-vingt-dix ans ! Il Ă©crit moins qu’autrefois, bien qu’il consigne encore ses rĂ©flexions et ses pensĂ©es sur le papier. Jadis il a composĂ© un mĂ©morial, sorte d’acte de contrition d’un bon enfant bien repenti sic, qui dĂ©plore ses pĂ©chĂ©s de jeunesse. Mais ni les Ă©vĂ©nements dont il est parlĂ©, ni les personnages n’y sont en aucune façon prĂ©cisĂ©s. Nous conservons encore un ouvrage manuscrit de mon pĂšre, qui contient de nombreuses poĂ©sies, des Ɠuvres de moralitĂ©, des souvenirs de voyage, de la sociologie, de l’économie domestique, etc. Ce livre est dĂ©diĂ© Ă  ses fils et Ă  ses neveux ; aucun fragment n’en sera livrĂ© Ă  la publicitĂ© de son vivant. Je feuilletais un jour ce volumineux manuscrit, quand il s’en Ă©chappa un papier qui tomba Ă  terre et que je m’empressai de ramasser. C’était un portrait de George Sand, admirablement fait. Je n’ai pu le retrouver depuis, malgrĂ© toutes mes recherches. » Le nom de George Sand revenant fort opportunĂ©ment dans la conversation, nous en profitons pour poser une question qui nous brĂ»le depuis longtemps les lĂšvres. Y a-t-il une correspondance de George Sand avec Pietro Pagello ? Cette correspondance comprend-elle beaucoup de lettres ? Quand et par qui seront-elles publiĂ©es ? Il est certain, nous rĂ©pond M. Just Pagello, qu’il y a eu bon nombre de lettres Ă©changĂ©es entre mon pĂšre et Mme Sand, mais mon pĂšre nous a toujours assurĂ© qu’il les avait brĂ»lĂ©es, sauf trois, les plus intĂ©ressantes, du reste. C’est un publiciste italien, ami de mon pĂšre, M. Antonio Caccianiga, et non pas M. Zanardelli, comme on l’a prĂ©tendu, qui est chargĂ© de cette publication posthume, car mon pĂšre exige qu’elles ne soient pas publiĂ©es de son vivant. Nous sommes bien dĂ©cidĂ©s Ă  respecter Ă  cet Ă©gard sa volontĂ©. Outre ces trois lettres, il y a la dĂ©claration d’amour adressĂ©e par George Sand Ă  mon pĂšre, Ă  l’hĂŽtel Danieli, et dont vous m’avez demandĂ© Ă  obtenir la communication. Eh bien, je vais vous apprendre une bonne nouvelle. J’ai pu enfin vaincre les rĂ©sistances de mon pĂšre, qui veut bien faire une exception en votre faveur. Votre qualitĂ© de mĂ©decin n’est pas Ă©trangĂšre Ă  sa dĂ©termination, vous avez su gagner sa confiance et, je dois ajouter, sa sympathie. C’est donc avec son agrĂ©ment que je vous autorise Ă  prendre copie de cette lettre de George Sand. Elle est fixĂ©e sur les feuillets d’un album qui appartient Ă  ma tante ; mon pĂšre l’avait donnĂ©e Ă  sa sƓur sous la rĂ©serve expresse qu’elle ne la laisserait jamais copier, ni, Ă  plus forte raison, publier. Vous pouvez ĂȘtre assurĂ© que le morceau est inĂ©dit. » La lettre, dont l’original est placĂ© sous nos yeux, porte ce titre Ă©nigmatique En MorĂ©e. N’est-il pas vraisemblable que George Sand ait voulu mettre En Amore, et que dans sa prĂ©cipitation, peut-ĂȘtre aussi par suite de sa connaissance imparfaite de la langue italienne, elle ait mal Ă©crit la lĂ©gende qui devait servir, dans sa pensĂ©e, d’épigraphe Ă  sa dĂ©claration ? Ce n’est, hĂątons-nous de le dire, qu’une hypothĂšse, et nous en sommes rĂ©duit sur ce point aux conjectures. En tĂȘte de l’autographe nous relevons ces lignes d’une autre Ă©criture que l’autographe lui-mĂȘme Venezio, 10 juglio 1834. Pietro Pagello ad Antonietta Segato dona questo manuscritto di Giorgio Sand. Pietro Pagello a donnĂ© ce manuscrit de George Sand Ă  Antonietta Segato. » Voici maintenant la maĂźtresse page qu’il nous est permis de verser Ă  l’histoire des Lettres ï»ż En MorĂ©e. NĂ©s sous des cieux diffĂ©rents, nous n’avons ni les mĂȘmes pensĂ©es ni le mĂȘme langage ; avons-nous du moins des cƓurs semblables ? Le tiĂšde et brumeux climat d’oĂč je viens m’a laissĂ© des impressions douces et mĂ©lancoliques le gĂ©nĂ©reux soleil qui a bruni ton front, quelles passions t’a-t-il donnĂ©es ? Je sais aimer et souffrir, et toi, comment aimes-tu ? L’ardeur de tes regards, l’étreinte violente de tes bras, l’audace de tes dĂ©sirs me tentent et me font peur. Je ne sais ni combattre ta passion ni la partager. Dans mon pays on n’aime pas ainsi ; je suis auprĂšs de toi comme une pĂąle statue, je te regarde avec Ă©tonnement, avec dĂ©sir, avec inquiĂ©tude. Je ne sais pas si tu m’aimes vraiment. Je ne le saurai jamais. Tu prononces Ă  peine quelques mots dans ma langue, et je ne sais pas assez la tienne pour te faire des questions si subtiles. Peut-ĂȘtre est-il impossible que je me fasse comprendre quand mĂȘme je connaĂźtrais Ă  fond la langue que tu parles. Les lieux oĂč nous avons vĂ©cu, les hommes qui nous ont enseignĂ©s, sont cause que nous avons sans doute des idĂ©es, des sentiments et des besoins, inexplicables l’un pour l’autre. Ma nature dĂ©bile et ton tempĂ©rament de feu doivent enfanter des pensĂ©es bien diverses. Tu dois ignorer ou mĂ©priser les mille souffrances lĂ©gĂšres qui m’atteignent, tu dois rire de ce qui me fait pleurer. Peut-ĂȘtre ne connais-tu pas les larmes. Seras-tu pour moi un appui ou un maĂźtre ? Me consoleras-tu des maux que j’ai soufferts avant de te rencontrer ? Sauras-tu pourquoi je suis triste ? Connais-tu la compassion, la patience, l’amitiĂ© ? On t’a Ă©levĂ© peut-ĂȘtre dans la conviction que les femmes n’ont pas d’ñme. Sais-tu qu’elles en ont une ? N’es-tu ni chrĂ©tien ni musulman, ni civilisĂ© ni barbare ; es-tu homme ? Qu’y a-t-il dans cette mĂąle poitrine, dans cet Ɠil de lion, dans ce front superbe ? Y a-t-il en toi une pensĂ©e noble et pure, un sentiment fraternel et pieux ? Quand tu dors, rĂȘves-tu que tu voles vers le ciel ? Quand les hommes te font du mal, espĂšres-tu en Dieu ? Serai-je ta compagne ou ton esclave ? Me dĂ©sires-tu ou m’aimes-tu ? Quand ta passion sera satisfaite, sauras-tu me remercier ? Quand je te rendrai heureux, sauras-tu me le dire ? Sais-tu ce que je suis, et t’inquiĂštes-tu de ne pas le savoir ? Suis-je pour toi quelque chose d’inconnu qui te fait chercher et songer, ou ne suis-je Ă  tes yeux qu’une femme semblable Ă  celles qui engraissent dans les harems ? Ton Ɠil, oĂč je crois voir briller un Ă©clair divin, n’exprime-t-il qu’un dĂ©sir semblable Ă  celui que ces femmes apaisent ? Sais-tu ce que c’est que le dĂ©sir de l’ñme que n’assouvissent pas les temps, qu’aucune caresse humaine n’endort ni ne fatigue ? Quand ta maĂźtresse s’endort dans tes bras, restes-tu Ă©veillĂ© Ă  la regarder, Ă  prier Dieu et Ă  pleurer ? Les plaisirs de l’amour te laissent-ils haletant et abruti, ou te jettent-ils dans une extase divine ? Ton Ăąme survit-elle Ă  ton corps, quand tu quittes le sein de celle que tu aimes ? Oh ! quand je te verrai calme, saurai-je si tu penses ou si tu te reposes ? Quand ton regard deviendra languissant, sera-ce de tendresse ou de lassitude ? Peut-ĂȘtre penses-tu que tu ne connais pas[2]
, que je ne te connais pas. Je ne sais ni ta vie passĂ©e, ni ton caractĂšre, ni ce que les hommes qui te connaissent pensent de toi. Peut-ĂȘtre es-tu le premier, peut-ĂȘtre le dernier d’entre eux. Je t’aime sans savoir si je pourrai t’estimer, je t’aime parce que tu me plais, peut-ĂȘtre serai-je forcĂ©e de te haĂŻr bientĂŽt. Si tu Ă©tais un homme de ma patrie, je t’interrogerais et tu me comprendrais. Mais je serais peut-ĂȘtre plus malheureuse encore, car tu me tromperais. Toi du moins ne me tromperas pas, tu ne me feras pas des vaines promesses et des faux serments. Tu m’aimeras comme tu sais et comme tu peux aimer. Ce que j’ai cherchĂ© en vain dans les autres, je ne le trouverai peut-ĂȘtre pas en toi, mais je pourrai toujours croire que tu le possĂšdes. Les regards et les caresses d’amour qui m’ont toujours menti, tu me les laisseras expliquer Ă  mon grĂ©, sans y joindre de trompeuses paroles. Je pourrai interprĂ©ter ta rĂȘverie et faire parler Ă©loquemment ton silence. J’attribuerai Ă  tes actions l’intention que je te dĂ©sirerai. Quand tu me regarderas tendrement, je croirai que ton Ăąme s’adresse Ă  la mienne ; quand tu regarderas le ciel, je croirai que ton intelligence remonte vers le foyer Ă©ternel dont elle Ă©mane. Restons donc ainsi, n’apprends pas ma langue, je ne veux pas chercher dans la tienne les mots qui te diraient mes doutes et mes craintes. Je veux ignorer ce que tu fais de ta vie et quel rĂŽle tu joues parmi les hommes. Je voudrais ne pas savoir ton nom, cache-moi ton Ăąme que je puisse toujours la croire belle. » Cet hymne inspirĂ©, cette brĂ»lante invocation avait Ă©tĂ© improvisĂ©e en moins d’une heure par George Sand, en prĂ©sence mĂȘme du docteur, tandis qu’à leurs cĂŽtĂ©s reposait, dans un sommeil lĂ©thargique, le poĂšte qu’agitaient les convulsions de la fiĂšvre. La lĂ©gende veut, et c’est une lĂ©gende que ne contredit pas la vĂ©ritĂ©, que George Sand ait remis le dithyrambe enflammĂ© sous enveloppe, sans suscription ; que le destinataire ait simulĂ© la surprise, et que, lui arrachant la lettre des mains, George Sand ait elle-mĂȘme mis l’adresse Au stupide Pagello. Stupide ? Ă  dire vrai, il ne l’était point, mais il jouait ce rĂŽle », nous Ă©crivait rĂ©cemment le fils de Pagello. N’était-ce pas, ajoute-t-il, non sans finesse, le meilleur parti que mon pĂšre pouvait prendre, par prudence ? Mot profond et qui fait naĂźtre combien de rĂ©flexions !
 Dr CABANÈS. ↑ Nous les avons rapportĂ©es dans notre article de la Revue hebdomadaire du Ier aoĂ»t dernier Un roman vĂ©cu Ă  trois personnages, Alfred de Musset, George Sand et le docteur Pagello » ↑ Le manuscrit original est coupĂ© Ă  cet endroit, ainsi que nous avons pu nous en assurer de visu ; mais il ne nous a pas semblĂ© que ce fĂ»t une mutilation volontaire. A. C.

FrancisJammes (prononcer [ʒam] et non [dʒɛms] [N 1]), nĂ© le 2 dĂ©cembre 1868 Ă  Tournay (Hautes-PyrĂ©nĂ©es) et mort le 1 er novembre 1938 Ă  Hasparren (Basses-PyrĂ©nĂ©es, aujourd'hui PyrĂ©nĂ©es-Atlantiques), est un poĂšte et romancier français.. AprĂšs avoir Ă©tĂ© recalĂ© au baccalaurĂ©at de français, Jammes commence Ă  Ă©crire de la poĂ©sie vers vingt ans. Bien qu'il

L'an 1834. J'Ă©tais au dĂ©sespoir. Enfin j'ai reçu ta lettre de GenĂšve. Oh ! que je t'en remercie mon enfant ! Qu'elle est bonne et qu'elle m'a fait du bien. Est-ce bien vrai que tu n'es pas malade, que tu es fort, que tu ne souffres pas ? Je crains toujours que par affection, tu ne m'exagĂšres cette bonne santĂ©. Oh ! que dieu te la donne et te la conserve ! mon cher petit. Cela est aussi nĂ©cessaire Ă  ma vie dĂ©sormais que ton amitiĂ©. Sans l'une ou sans l'autre, je ne puis espĂ©rer un seul beau jour pour moi. Ne crois pas, ne crois pas, Alfred, que je puisse ĂȘtre heureuse avec la pensĂ©e d'avoir perdu ton cƓur. Que j'aie Ă©tĂ© ta maĂźtresse ou ta mĂšre, peu importe. Que je t'aie inspirĂ© de l'amour ou de l'amitiĂ© ; que j'aie Ă©tĂ© heureuse ou malheureuse avec toi, tout cela ne change rien Ă  l'Ă©tat de mon Ăąme Ă  prĂ©sent. Je sais que je t'aime et c'est tout... George Sand.
Cest Alfred de Musset qui voulut, malgrĂ© mes conseils, joints aux priĂšres de George Sand, s’embarquer pour la France, encore incomplĂštement remis et Ă  peine convalescent d’une maladie Ă  laquelle il avait failli succomber.
Je suis trĂšs Ă©mue de vous dire que j'ai bien compris l'autre soir que vous aviez toujours une envie folle de me faire danser. Je garde le souvenir de votre baiser et je voudrais bien que ce soir j'ai une preuve que je puisse ĂȘtre aimĂ©e par vous. Je suis prĂȘte Ă  montrer mon affection toute dĂ©sintĂ©ressĂ©e et sans cal- cul, et si vous voulez me voir aussi, vous dĂ©voiler sans artifice mon Ăąme toute nue, venez me faire une visite. Nous causerons en amis, franchement. Je vous prouverai que je suis la femme sincĂšre, capable de vous offrir l'affection la plus profonde comme la plus Ă©troite en amitiĂ©, en un mot la meilleure preuve que vous puissiez rĂȘver, puisque votre Ăąme est libre. Pensez que la solitude oĂč j'ha bite est bien longue, bien dure et souvent difficile. Ainsi, en y songeant, j'ai l'Ăąme grosse. Accourez donc vite et venez me la faire oublier par l'amour oĂč je veux me mettre. Romantique, n'est-ce pas ! Maintenant relisez la lettre de George Sand mais en sautant une ligne Ă  chaque fois Voiciune lettre que Sand a Ă©crit Ă  Alfred de Musset en 1834. Les deux Ă©minents auteurs romantiques du 19Ăšme siĂšcle ont vĂ©cu deux ans d’amour aussi intenses que houleux. En 1833, les deux amants partent Ă  Venise pour NoĂ«l. 27 Janvier 2013 George Sand Ă  Alfred de Musset Venise 15 avril et 17 avril 1834 J’étais au dĂ©sespoir. Enfin j’ai reçu ta lettre de GenĂšve. Oh que je t’en remercie mon enfant ! Qu’elle est bonne et qu’elle m’a fait du bien ! Est-ce vrai que tu n’es pas malade, que tu es fort, que tu ne souffres pas ? Je crains toujours que par affection, tu ne m’exagĂšres cette bonne santĂ©. Oh que Dieu te la donne et te la conserve, mon cher petit ! Cela est aussi nĂ©cessaire Ă  ma vie dĂ©sormais, que ton amitiĂ©. Sans l’une ou l’autre, je ne puis pas espĂ©rer un seul beau jour moi. Ne crois pas, ne crois pas, Alfred, que je puisse ĂȘtre heureuse avec l’idĂ©e d’avoir perdu ton cƓur. Que je t’aie inspirĂ© de l’amour ou de l’amitiĂ©, que j’ai Ă©tĂ© heureuse ou malheureuse avec toi, tout cela ne change rien Ă  l’état de mon Ăąme Ă  prĂ©sent. Je sais que je t’aime et c’est tout. [
] Je ne me souviens plus de rien, sinon que nous aurons Ă©tĂ© bien malheureux et que nous nous aimerons toute la vie avec le cƓur, avec l’intelligence, que nous tĂącherons par une affection sainte de nous guĂ©rir mutuellement du mal que nous avons souffert l’un pour l’autre, hĂ©las non ! ce n’était pas notre faute, nous suivions notre destinĂ©e, et nos caractĂšres plus Ăąpres, plus violents que ceux des autres, nous empĂȘchaient d’accepter la vie des amants ordinaires. Mais nous sommes nĂ©s pour nous connaĂźtre et pour nous aimer, sois-en sĂ»r.[...] Nous avons Ă©tĂ© amants, et nous nous connaissons jusqu'au fond de l'Ăąme, tant mieux. Quelle dĂ©couverte avons nous faite mutuellement qui puisse nous dĂ©goĂ»ter l'un de l'autre? Oh malheur Ă  nous si nous nous Ă©tions sĂ©parĂ©s dans un jour de colĂšre, sans nous comprendre, sans nous expliquer! C'est alors qu'une pensĂ©e odieuse eĂ»t empoisonnĂ©e notre vie entiĂšre, c'est alors que nous n'aurions jamais cru Ă  rien. Mais aurions-nous pu nous sĂ©parer ainsi? Ne l'avons-nous pas tentĂ© mlusieurs fois, nos coeurs enflammĂ©s d'orgueil et de ressentiment ne se brisaient -ils pas de douleur et de regret chaque fois que nous nous trouvions seuls?[...] Adieu, adieu, mon cher petit enfant. Ecris-moi bien souvent je t'en supplie. Oh que je voudrais te savoir arrivĂ© Ă  Paris et bien portant! Souviens-toi que tu m'as promis de te soigner. Adieu, mon Alfred, aime to, GEORGE. Tags LittĂ©rature
ISO690: FR: Copier Melchior-Bonnet Sabine, « Alfred de Musset et George Sand. Ouvrir la voie Ă  d’autres femmes », dans : , Les revers de l'amour.Une histoire de la rupture, sous la direction de Melchior-Bonnet Sabine. Paris cedex 14, Presses Universitaires de France, « Hors collection », 2019, p. 347-362.
TĂ©moignage cocasse et coquin de sa brĂšve aventure amoureuse avec l'Ă©crivain entre 1833 et Sand est le pseudonyme d'Amantine Aurore Lucile Dupin, plus tard baronne Dudevant, Ă©crivain français nĂ©e Ă  Paris le 1er juillet 1804 et morte Ă  Nohant le 8 juin Aurore Lucile Dupin, Ă©crivain romantique, naquit Ă  Paris en 1804. Si vous ne reconnaissez pas son nom, c'est parce qu'elle n'Ă©tait connue que sous le pseudonyme de George Sand. Elle Ă©tait la fille de Maurice Dupin et de Sophie Victoire Delaborde, la petite-fille de Charles Louis Dupin de 1831, George commença sa carriĂšre en travaillant pour le Figaro. Avec son amour, Jules Sandeau, elle rĂ©digea, sous le pseudonyme J. Sand, de nombreux articles. Ce n'est que plus tard qu'elle adopta, pour les textes qu'elle rĂ©digeait seule, le nom de George sans s » Sand. Elle commença Ă  parler d'elle-mĂȘme sous la forme masculine; elle se plut Ă  porter des vĂȘtements d'hommes, Ă  fumer des cigares et Ă  avoir de nombreux amants; elle essaya Ă©galement d'entrer dans les endroits rĂ©servĂ©s aux hommes, comme les bibliothĂšques restreintes, les musĂ©es et la fosse du théùtre, ce qu'elle parvint Ă  faire en s'habillant comme un homme. Beaucoup supposaient que George essayait de devenir un homme; en fait, elle se battait contre le stĂ©rĂ©otype des femmes, afin qu'elles aient les mĂȘme libertĂ©s que les Sand n'Ă©tait pas le premier Ă©crivain fĂ©minin; elle Ă©tait cependant souvent considĂ©rĂ©e comme le premier auteur fĂ©minin professionnel de fiction. En utilisant un pseudonyme masculin, elle souhaitait se faire l'Ă©gale des hommes. Elle voulait ĂȘtre jugĂ©e non pas en tant que femme, mais sur la base de ses Sand a Ă©tĂ© lue par les hommes et les femmes. Dans ses Ă©crits, elle dĂ©crivait les femmes comme des individus Ă  part entiĂšre, rendait ses lectrices plus confiantes en elles-mĂȘmes, et elle devint l'idole de toutes les un an aprĂšs avoir commencĂ© Ă  travailler Ă  son nouvel emploi, elle publia son premier livre Rose et Blanche, en collaboration avec Jules Sandeau. Par la suite, elle travailla beaucoup Ă  la crĂ©ation d'un second livre, Indiana, lequel, cette fois Ă©tait son oeuvre personnelle. Six mois plus tard, elle rĂ©vĂ©la un brouillon de son roman suivant, Valentine. MĂȘme si ses deux premiers romans furent des succĂšs, seul son troisiĂšme roman, LĂ©lia, lui apporta la gloire. Peu aprĂšs sa publication, George Sand entra dans le cercle des grands auteurs français, et fit dĂšs lors partie des Ă©crivains les mieux eut de nombreux rapports ouverts avec les hommes cĂ©lĂšbres qu'elle connaissait Ă  Paris, dont Jules Sandeau, Alfred de Musset et FrĂ©dĂ©ric Jules Sandeau, sa liaison suivante fut avec Alfred de Musset, un jeune auteur. Mais juste une annĂ©e plus tard, Musset tombe malade et George s'Ă©prend du docteur Pierto Pagello, qui le 1834, George revient Ă  Paris avec Pagello, oĂč elle se rĂ©concilie avec Musset. Mais ils ont continuĂ© Ă  avoir de nombreuses disputes qui conduisirent Ă  des sĂ©parations rĂ©pĂ©tĂ©es; ils dĂ©cidĂšrent finalement de terminer leur eut d'autres rapports aprĂšs Musset, mais aucun plus intĂ©ressant que FrĂ©dĂ©ric Chopin. Ils se sont rencontrĂ©s en 1836. Ils avaient un rapport compliquĂ©. Ils devinrent amis, puis amants pour se comporter finalement comme mĂšre et fils. On dit que son rapport avec Chopin est un des plus fascinants et improbable dans l'histoire puisqu'ils avaient deux personnalitĂ©s totalement 09-07-2007Cet enregistrement est mis Ă  disposition sous un contrat Art enregistrement est mis Ă  disposition sous un contrat Creative Commons.
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Varchi George Sand et Musset (IV, 11) et en comparer le traitement. 1.La scĂšne du meurtre : lecture comparative des textes de Varchi, Sand et Musset afin de dĂ©gager les spĂ©cificitĂ©s de Musset 2.Analyse de propositions de mises en scĂšne de l'acte IV, scĂšne 11 Ă  partir d'un diaporama. 3.Traitement de deux sujets (plan concessif et plan voici une lettre que George Sand a envoyĂ©e a Alfred de Musset je suis trĂšs Ă©mue de vous dire que j'aibien compris l'autre soir que vous avieztoujours une envie folle de me fairedanser. je garde le souvenir de votrebaiser et je voudrais bien que ce soitlĂ  une preuve que je puisse ĂȘtre aimĂ©epar vous. je suis prĂȘte Ă  montrer monaffection toute dĂ©sintĂ©ressĂ©e et sans cal-cul, et si vous voulez me voir aussivous dĂ©voiler sans artifice mon Ăąmetoute nue, venez me faire une causerons en amis, vous prouverai que je suis la femmesincĂšre, capable de vous offrir l'affectionla plus profonde comme la plus Ă©troiteen amitiĂ©, en un mot la meilleur preuveque vous puissiez rĂȘver, puisque votreĂąme est libre. pensez que la solitude ou j'ha-bite est trĂšs longue, bien dure et souventdifficile. ainsi, en y songeant j'ai l'Ăąmegrosse. accourez donc vite et venez me lafaire oublier par l'amour ou je veux s'empressa de rĂ©pondrequand je mets Ă  vos pieds un Ă©ternel hommage,voulez vous qu'un instant je change de visage ?vous avez capturĂ© les sentiments d'un cœurque pour vous adorer forma le vous chĂ©ris, amour, et ma plume en dĂ©lirecouche sur le papier ce que je n'ose soin de mes vers lisez les premiers mots vous saurez quel remĂšde apporter Ă  mes mauxRomantique n'est ce pas?Maintenant relis la lettre de Sand une ligne sur deux...et les premiers mots de chaque ligne de celle de Musset tout ceci est authentique, comme quoi ils se marraient bien au XIX Ăšme siĂšcle!! Posted on Monday, 14 January 2008 at 308 AM Alfredde Musset; Gebuertsnumm: Louis-Charles-Alfred de Musset-Pathay: Gebuer: 11. Dezember 1810 ParĂ€is: Gestuerwen : 2. Mee 1857 ParĂ€is: NationalitĂ©it: FrankrĂ€ich: Educatioun: LycĂ©e Henri IV: AktivitĂ©it: SchrĂ«ftsteller, Dichter, Dramatiker, Romancier, Bibliothecaire: Member vun: AcadĂ©mie française: Famill; Liewenspartner(in) George Sand, Caroline Jaubert, Rachel: PREMIÈRE SÉRIEParis — 1833 LETTRE N° 1.[1] Madame, je prends la libertĂ© de vous envoyer quelques vers que je viens d’écrire en relisant un chapitre d’Indiana, celui oĂč Noun reçoit Raymond dans la chambre de sa maitresse. Leur peu de valeur m’aurait fait hĂ©siter Ă  les mettre sous vos yeux, s’ils n’étaient pour moi une occasion de vous exprimer le sentiment d’admiration sincĂšre et profonde qui les a inspirĂ©s. AgrĂ©ez, madame, l’assurance de mon respect. Alf. de Musset. COMPLÉMENT DE LA LETTRE N°1 Sand, quand tu l’écrivais, oĂč donc l’avais-tu vue Cette scĂšne terrible oĂč Noun Ă  demi nue Sur le lit d’Indiana s’enivre avec Raymond ? Qui donc te la dictait, cette page brĂ»lante OĂč l’amour cherche en vain d’une main palpitante Le fantĂŽme adorĂ© de son illusion ? En as-tu dans le cƓur la triste expĂ©rience ? Ce qu’éprouve Raymond, te le rappellais-tu ? Et tous ces sentiments d’une vague souffrance, Ces plaisirs sans bonheur, si pleins d’un vide immense, As-tu rĂȘvĂ© cela, George, ou l’as-tu connu ? N’est-ce pas le RĂ©el dans toute sa tristesse Que cette pauvre Noun, les yeux baignĂ©s de pleurs, Versant Ă  son ami le vin de sa maĂźtresse, Croyant que le bonheur c’est une nuit d’ivresse Et que la voluptĂ©, c’est le parfum des fleurs ? Et cet ĂȘtre divin, cette femme angĂ©lique Que dans l’air embaumĂ© Raymond voit voltiger, Cette frĂȘle Indiana dont la forme magique Erre sur les miroirs comme un spectre lĂ©ger, Ô George ! n’est-ce pas la pĂąle fiancĂ©e Dont l’Ange du dĂ©sir est l’immortel amant ? N’est-ce pas l’IdĂ©al, cette amour insensĂ©e Qui sur tous les amours plane Ă©ternellement ? Ah, malheur Ă  celui qui lui livre son Ăąme ! Qui couvre de baisers sur le corps d’une femme Le fantĂŽme d’une autre, et qui, sur la beautĂ©. Veut boire l’idĂ©al dans la rĂ©alitĂ© ! Malheur Ă  l’imprudent qui, lorsque Noun l’embrasse Peut penser autre chose en entrant dans son lit, Sinon que Noun est belle et que le Temps qui passe, A comptĂ© sur ses doigts les heures de la nuit ! Demain viendra le jour, demain, dĂ©sabusĂ©e, Noun, la fidĂšle Noun, par sa douleur brisĂ©e, Rejoindra sous les eaux l’ombre d’OphĂ©lia. Elle abandonnera celui qui la mĂ©prise ; Et le cƓur orgueilleux qui ne l’a pas comprise Aimera l’autre en vain — n’est-ce pas, LĂ©lia ? 24 juin 1833. LETTRE N° 2. VoilĂ , madame, le fragment que vous dĂ©sirez lire et que je suis assez heureux pour avoir retrouvĂ©, en partie dans mes papiers, en partie dans ma mĂ©moire. Soyez assez bonne pour faire en sorte que votre petit caprice de curiositĂ© ne soit partagĂ© par personne.[2] Votre bien dĂ©vouĂ© serviteur, Alfd de Musset. Mardi. LETTRE N° 3. Votre aimable lettre a fait bien plaisir, madame, Ă  une espĂšce d’idiot entortillĂ© dans de la flanelle comme une Ă©pĂ©e de bourgmestre. Il vous remercie bien cordialement de votre souvenir pour une sottise qui n’en valait pas la peine et dont il est bien fĂąchĂ© de vous avoir rendu tĂ©moin[3]. Que vous ayez le plus tĂŽt possible la fantaisie de perdre une soirĂ©e avec lui, c’est ce qu’il vous demande surtout. Votre bien dĂ©vouĂ©, Alfd de Mt. LETTRE N° 4. Je suis obligĂ©, madame, de vous faire le plus triste aveu ; je monte la garde mardi prochain ; tout autre jour de la semaine, ou, ce soir mĂȘme, si vous Ă©tiez libre, je suis tout Ă  vos ordres et reconnaissant des moments que vous voulez bien me sacrifier. Votre maladie n’a rien de plaisant, quoique vous ayez envie d’en rire. Il serait plus facile de vous couper une jambe que de vous guĂ©rir. Malheureusement on n’a pas encore trouvĂ© de cataplasme Ă  poser sur le cƓur. Ne regardez pas trop la lune, je vous en prie, et ne mourez pas avant que nous n’ayons exĂ©cutĂ© ce beau projet de voyage dont nous avons parlĂ©. Voyez quel Ă©goĂŻste je suis ; vous dites que vous avez manquĂ© d’aller dans l’autre monde ; je ne sais vraiment pas trop ce que je fais dans celui-ci. Tout Ă  vous de cƓur. Alfd de Mt. Lundi. LETTRE N° 5. J’ai reçu LĂ©lia. — Je vous en remercie, et bien que j’eusse rĂ©solu de me conserver cette jouissance pour la nuit, il est probable que j’aurai tout lu avant de retourner au corps de garde. Si aprĂšs avoir raisonnablement trempĂ© vos doigts dans l’encre, vous vous couchez prosaĂŻquement, je souhaite que Dieu vous dĂ©livre de votre mal de tĂȘte. — Si vous avez rĂ©ellement l’idĂ©e d’aller vous percher sur les tours de Notre-Dame[4], vous serez la meilleure femme du monde, si vous me permettez d’y aller avec vous. Pourvu que je rentre Ă  mon poste le matin, je puis disposer de ma veillĂ©e patriotique. RĂ©pondez-moi un mot, et croyez Ă  mon amitiĂ© sincĂšre. Alfd de Mt. LETTRE N° 6. Vous ĂȘtes bien bonne et bien aimable de penser Ă  moi ; je m’aperçois que le porteur de votre lettre s’est exaltĂ© sur la route, en sorte que, de peur de mĂ©prise, je prends la prĂ©caution du papier pour vous dire que je suis parfaitement libre, et que je vous remercie de votre aimable invitation. Votre bien dĂ©vouĂ© serr, Alfd de Mt. Sans date. LETTRE N° 7. Éprouver de la joie Ă  la lecture d’une belle chose faite par un autre, est le privilĂšge d’une ancienne amitiĂ©. — Je n’ai pas ces droits auprĂšs de vous, madame, il faut cependant que je vous dise que c’est lĂ  ce qui m’est arrivĂ© en lisant LĂ©lia. — J’étais, dans ma petite cervelle, trĂšs inquiet de savoir ce que c’était. Cela ne pouvait pas ĂȘtre mĂ©diocre, mais enfin ça pouvait ĂȘtre bien des choses avant d’ĂȘtre ce que cela est. Avec votre caractĂšre, vos idĂ©es, votre nature de talent, si vous eussiez Ă©chouĂ© lĂ , je vous aurais regardĂ©e comme valant le quart de ce que vous valez. Vous savez que malgrĂ© tout votre cher mĂ©pris pour vos livres, que vous regardez comme des espĂšces de contre-partie des mĂ©moires de vos boulangers, etc., vous savez, dis-je, que pour moi, un livre, c’est un homme, ou rien. — Je me soucie autant que de la fumĂ©e d’une pipe, de tous les arrangements, combinaisons, drames, qu’à tĂȘte reposĂ©e, et en travaillant pour votre plaisir, vous pourriez imaginer et combiner. — Il y a dans LĂ©lia des vingtaines de pages qui vont droit au cƓur, franchement, vigoureusement, tout aussi belles que celles de RenĂ© et de Lara. Vous voilĂ  George Sand ; autrement vous eussiez Ă©tĂ© madame une telle faisant des livres. VoilĂ  un insolent compliment, je ne saurais en faire d’autres. Le public vous les fera. Quant Ă  la joie que j’ai Ă©prouvĂ©e, en voici la raison. Vous me connaissez assez pour ĂȘtre sĂ»re Ă  prĂ©sent que jamais le mot ridicule de — voulez-vous ? ou ne voulez-vous pas ? — ne sortira de mes lĂšvres avec vous. — Il y a la mer Baltique entre vous et moi sous ce rapport. — Vous ne pouvez donner que l’amour moral — et je ne puis le rendre Ă  personne en admettant que vous ne commenciez pas tout bonnement par m’envoyer paĂźtre, si je m’avisais de vous le demander, mais je puis ĂȘtre, si vous m’en jugez digne, — non pas mĂȘme votre ami, — c’est encore trop moral pour moi — mais une espĂšce de camarade sans consĂ©quence et, sans droits, par consĂ©quent sans jalousie et sans brouilles, capable de fumer votre tabac, de chiffonner vos peignoirs[5] et d’attraper des rhumes de cerveau en philosophant avec vous sous tous les marronniers de l’Europe moderne. Si, Ă  ce titre, quand vous n’avez rien Ă  faire, ou envie de faire une bĂȘtise, comme je suis poli ! vous voulez bien de moi pour une heure ou une soirĂ©e, au lieu d’aller ces jours-lĂ  chez madame une telle, faisant des livres, j’aurai affaire Ă  mon cher monsieur George Sand, qui est dĂ©sormais pour moi un homme de gĂ©nie. Pardonnez-moi de vous le dire en face, je n’ai aucune raison pour mentir. À vous de cƓur. Alfd de Mt. Mercredi. LETTRE N° 8. Mon cher George, vos beaux yeux noirs que j’ai outragĂ©s hier[6] m’ont trottĂ© dans la tĂȘte ce matin. Je vous envoie cette Ă©bauche, toute laide qu’elle est, par curiositĂ© pour voir si vos amis la reconnaĂźtront, et si vous la reconnaĂźtrez vous-mĂȘme. Good night. I am gloomy to day.[7] Alfd de Musset. LETTRE N° 9[8]. Je crois, mon cher George, que tout le monde est fou ce matin ; vous qui vous couchez Ă  quatre heures, vous m’écrivez Ă  huit ; moi, qui me couche Ă  sept, j’étais tout grand Ă©veillĂ© au beau milieu de mon lit, quand votre lettre est venue. Mes gens auront pris votre commissionnaire pour un usurier, car on l’a renvoyĂ© sans rĂ©ponse. Comme j’étais en train de vous lire et d’admirer la sagesse de votre style, arrive un de mes amis toujours Ă  huit heures, lequel ami se lĂšve ordinairement Ă  deux heures de l’aprĂšs-midi. Il Ă©tait cramoisi de fureur contre un article des DĂ©bats oĂč l’on s’efforce, ce matin mĂȘme[9], de me faire un tort commercial de quelques douzaines d’exemplaires. En vertu de quoi j’ai essuyĂ© mon razoir sic dessus. J’irai certainement vous voir Ă  minuit. Si vous Ă©tiez venue hier soir, je voue aurais remerciĂ© sept fois comme ange consolateur et demi, ce qui fait bien proche de Dieu. J’ai pleurĂ© comme un veau pour faire ma digestion, aprĂšs quoi je suis accouchĂ© par le forceps de cinq vers et une sic hĂ©mistiche, et j’ai mangĂ© un fromage Ă  la crĂšme qui Ă©tait tout aigre. Que Dieu vous conserve en joie, vous et votre progĂ©niture, jusqu’à la vingt et uniĂšme gĂ©nĂ©ration. Yours truly Alfd de Mt. LETTRE N° 10. Mon cher George, j’ai quelque chose de bĂȘte et de ridicule Ă  vous dire. Je vous l’écris sottement au lieu de vous l’avoir dit, je ne sais pourquoi, en rentrant de cette promenade. J’en serai dĂ©solĂ©, ce soir. Vous allez me rire au nez, me prendre pour un faiseur de phrases dans tous mes rapports avec vous jusqu’ici. Vous me mettrez Ă  la porte et vous croirez que je mens. Je suis amoureux de vous. Je le suis depuis le premier jour oĂč j’ai Ă©tĂ© chez vous. J’ai cru que je m’en guĂ©rirais tout simplement en vous voyant Ă  titre d’ami. Il y a beaucoup de choses dans votre caractĂšre qui pouvaient m’en guĂ©rir ; j’ai lĂąchĂ© de me le persuader tant que j’ai pu ; mais je paye trop cher les moments que je passe avec vous. J’aime mieux vous le dire et j’ai bien fait, parce que je souffrirai bien moins pour m’en guĂ©rir Ă  prĂ©sent si vous me fermez votre porte. Cette nuit, pendant que[10]
 j’avais rĂ©solu de vous faire dire que j’étais Ă  la campagne, mais je ne veux pas vous faire de mystĂšres ni avoir l’air de me brouiller sans sujet. Maintenant, George, vous allez dire encore un qui va m’ennuyer ! comme vous dites ; si je ne suis pas tout Ă  fait le premier venu pour vous, dites-moi, comme vous me l’auriez dit hier en me parlant d’un autre, ce qu’il faut que je fasse. Mais je vous en prie, si vous voulez me dire que vous doutez de ce que je vous Ă©cris, ne me rĂ©pondez plutĂŽt pas du tout. Je sais comme vous pensez de moi, et je n’espĂšre rien en vous disant cela. Je ne puis qu’y perdre une amie et les seules heures agrĂ©ables que j’ai passĂ©es depuis un mois. Mais je sais que vous ĂȘtes bonne, que vous avez aimĂ©, et je me confie Ă  vous, non pas comme Ă  une maĂźtresse, mais comme Ă  un camarade franc et loyal. George, je suis un fou de me priver du plaisir de vous voir pendant le peu de temps que vous avez encore Ă  passer Ă  Paris, avant votre dĂ©part pour l’Italie oĂč nous aurions passĂ© de si belles nuits, si j’avais de la force. Mais la vĂ©ritĂ© est que je souffre et que la force me manque. Alfd Mt. LETTRE N° 11. S’il y a dans les feuilles que je viens de lire une page oĂč vous ayez pensĂ© Ă  moi, et que je l’aie devinĂ©, je vous remercie, George. [11] Je voudrais que vous me connussiez mieux, que vous voyiez qu’il n’y a dans ma conduite envers vous ni rouerie ni orgueil affectĂ©, et que vous ne me fassiez pas plus grand ni plus petit que je ne suis. Je me suis livrĂ© sans rĂ©flexion au plaisir de vous voir et de vous aimer. — Je vous ai aimĂ©e, non pas chez vous, prĂšs de vous, mais ici, dans cette chambre oĂč me voilĂ  seul Ă  prĂ©sent. C’est lĂ  que je vous ai dit ce que je n’ai jamais dit Ă  personne. — Vous souvenez-vous que vous m’avez dit un jour que quelqu’un vous avait demandĂ© si j’étais Octave ou CƓlio, et que vous aviez rĂ©pondu tous les deux, je croĂźs. — Ma folie a Ă©tĂ© de ne vous en montrer qu’un, George, et quand l’autre a parlĂ©, vous lui avez rĂ©pondu comme Ă [12] À qui la faute ? À moi. Plaignez ma triste nature qui s’est habituĂ©e Ă  vivre dans un cercueil scellĂ©, et haĂŻssez les hommes qui m’y ont forcĂ©. VoilĂ  un mur de prison, disiez-vous hier, tout viendrait s’y briser. Oui George, voilĂ  un mur ; vous n’avez oubliĂ© qu’une chose, c’est qu’il y a derriĂšre un prisonnier. VoilĂ  mon histoire toute entiĂšre, ma vie passĂ©e, ma vie future. Je serai bien avancĂ©, bien heureux, quand j’aurai barbouillĂ© de mauvaises rimes les murs de mon cachot ! VoilĂ  un beau calcul, une belle organisation de rester muet en face de l’ĂȘtre qui peut vous comprendre, et de faire de ses souffrances un trĂ©sor sacrĂ© pour le jeter dans toutes les voieries, dans tous les Ă©gouts, Ă  six francs l’exemplaire ! Pouah ! Plaignez-moi, ne me mĂ©prisez pas. Puisque je n’ai pu parler devant vous, je mourrai muet. Si mon nom est Ă©crit dans un coin de votre cƓur, quelque faible, quelque dĂ©colorĂ©e qu’en soit l’empreinte, ne l’effacez pas. Je puis embrasser une fille galeuse et ivre morte, mais je ne puis embrasser ma mĂšre. Aimez ceux qui savent aimer, je ne sais que souffrir. Il y a des jours oĂč je me tuerais mais je pleure ou j’éclate de rire, non pas aujourd’hui, par exemple. Adieu, George, je vous aime comme un enfant. ↑ La 1re lettre de George Sand Ă  Alfred de Musset est datĂ©e de Venise. Aucune de celles qu’elle a pu lui Ă©crire prĂ©cĂ©demment ne m’a Ă©tĂ© remise. Aucune n’avait Ă©tĂ© copiĂ©e, ni mĂȘme vue par M. Aucante. George Sand tenait surtout Ă  se justifier d’avoir Ă©tĂ© la maitresse de Pagello, alors qu’elle aurait encore Ă©tĂ© celle de Musset. C’est pourquoi elle a dĂ» regarder comme Ă©tant sans intĂ©rĂȘt les rĂ©ponses qu’elle a pu faire Ă  ce dernier dans les dĂ©buts de leur liaison. ↑ C’était un fragment inĂ©dit de Rolla. ↑ Il avait eu des crampes d’estomac jusqu’à s’évanouir. ↑ C’était pour voir un feu d’artifice, probablement celui de la fĂȘte du roi, oĂč elle a Ă©tĂ© en effet sans lui. ↑ Il s’était habillĂ© en pierrot et avait mystifiĂ© une personne qui n’était pas, comme on l’a racontĂ© et imprimĂ©, Mr de la Rochefoucauld. ↑ Il avait fait la charge de plusieurs personnes, la sienne, celle de G. S., celle de Buloz, etc. Il dessinait remarquablement. ↑ Bonsoir, je sais triste aujourd’hui. ↑ L’en-tĂȘte de cette lettre est ornĂ© d’un dessin Ă  la plume reprĂ©sentant une dame vue de dos et tenant par la main deux enfants qui portent des joujoux. ↑ N° du 28 juillet 1833. ↑ Ces deux derniers mots biffes Ă  la plume par G. Sand, et la ligne suivante coupĂ©e aux ciseaux. ↑ Coupure aux ciseaux, faite par A. de M. ↑ Partie du verso enlevĂ©e par la coupure. Alf. de M. semble avoir voulu couper tout ce qui contenait des noms propres.
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GEORGESAND A ALFRED DE MUSSET. [Venise,] 12 mai [1834]. Non mon enfant chĂ©ri, ces trois lettres ne sont pas le dernier serrement de main de l’amante qui te quitte, c’est l’embrassement du frĂšre qui te reste1. Ce sentiment-lĂ  est trop beau, trop pur et trop doux pour que j’éprouve jamais le besoin d’en finir avec lui.
Les crimes de l'amour Précédé d'un avant-propos, suivi des idées sur les romans, de l'auteur des crimes de l'amour à Villeterque, d'une notice bio-bibliographique du marquis de Sade l'homme et ses écrits et du discours prononcé par le marquis de Sade
Lettred'amour d'Alfred de Musset Ă  George Sand. Quand je mets Ă  vos pieds un Ă©ternel hommage. Voulez-vous qu'un instant je change de visage ? Vous avez capturĂ© les sentiments d'un cƓur. Que pour vous adorer forma le CrĂ©ateur. Je vous chĂ©ris, amour, et ma plume en dĂ©lire. Couche sur le papier ce que je n'ose dire.
ï»ż16 Septembre 2019 , RĂ©digĂ© par Daniel Confland PubliĂ© dans gens connus, textes, pensĂ©es poĂ©tiques, mesaphorismes-lesvĂŽtres La correspondance Ă©rotique dĂ©guisĂ©e entre le poĂšte des PremiĂšres PoĂ©sies et l'auteure de la Mare au Diable Il existe une controverse sur la vĂ©racitĂ© de l'attribution du premier texte ci-dessous Ă  Aurore Dupin, alias George Sand. La lettre aurait Ă©tĂ© Ă©crite vers 1835. Selon les sceptiques, la prose en cause serait le rĂ©sultat d'un canular Ă  une date plus tardive. Je vous invite Ă  lire d'abord la lettre en entier. Ensuite, procĂ©dez Ă  une seconde lecture en en sautant les lignes paires. Le rĂ©sultat est, disons,...Ă©difiant ! Le second texte est en revanche une lettre authentique d'Alfred de Musset Ă  George Sand. Les deux amants usaient de l'acrostiche dans leur correspondance, un procĂ©dĂ© qui consiste Ă  prendre le premier mot de chaque vers d'un poĂšme ou de chaque ligne d'un texte et d'entreprendre une lecture verticale pour dĂ©couvrir une phrase cachĂ©e. Je vous invite Ă  utiliser la technique sur cette lettre le rĂ©sultat vous surprendra. La rĂ©ponse lapidaire, et tout aussi codĂ©e, de George Sand se passe de commentaires. Comme quoi, Humour et Amour peuvent faire bon mĂ©nage, y compris en littĂ©rature ! Daniel Confland Mots-clefs George Sand, Alfred de Musset, correspondance amoureuse, lettre, amour, amants, littĂ©rature, Ă©rotisme, acrostiche. °°° Portrait d'Alfred de Musset 1810-1857 par Charles Landelle, MusĂ©e d'Orsay, WikipĂ©dia CC. Portrait de George Sand 1804-1876 par Auguste Charpentier, MusĂ©e de la Vie Romantique, WikipĂ©dia CC. °°° La lettre Ă©rotique de Sand Ă  Musset authentique ou inventĂ©e de toutes piĂšces ? Je suis trĂšs Ă©mue de vous dire que j’ai bien compris l’autre soir que vous aviez toujours une envie folle de me faire danser. Je garde le souvenir de votre baiser et je voudrais bien que ce soit lĂ  une preuve que je puisse ĂȘtre aimĂ©e par vous. Je suis prĂȘte Ă  vous montrer mon affection toute dĂ©sintĂ©ressĂ©e et sans cal- cul, et si vous voulez me voir aussi vous dĂ©voiler sans artifice mon Ăąme toute nue, venez me faire une visite. Nous causerons en amis, franchement. Je vous prouverai que je suis la femme sincĂšre, capable de vous offrir l’affection la plus profonde comme la plus Ă©troite amitiĂ©, en un mot la meilleure preuve que vous puissiez rĂȘver, puisque votre Ăąme est libre. Pensez que la solitude oĂč j’ha- bite est bien longue, bien dure et souvent difficile. Ainsi en y songeant j’ai l’ñme grosse. Accourez donc vite et venez me la faire oublier par l’amour oĂč je veux me mettre. Votre poupĂ©e °°° Les acrostiches de Musset et Sand les jeux de pistes amoureux Lettre de Musset Ă  Sand Quand je jure Ă  vos pieds un Ă©ternel hommage Voulez-vous qu'inconscient je change de langage Vous avez su captiver les sentiments d'un coeur Que pour adorer forma le CrĂ©ateur. Je vous aime et ma plume en dĂ©lire. Couche sur le papier ce que je n'ose dire. Avec soin, de mes lignes, lisez les premiers mots Vous saurez quel remĂšde apporter Ă  mes maux. La rĂ©ponse de George Sand Cette insigne faveur que votre coeur rĂ©clame Nuit Ă  ma renommĂ©e et rĂ©pugne Ă  mon Ăąme. °°° Parmi les sources - - Gabiani, le roman Ă©rotique d'Alfred de Musset °°° Pour recevoir des alertes par mĂ©l sur les nouveaux articles parus, abonnez-vous, en utilisant le bouton en haut de l'Ă©cran, pour les smartphones, et la fenĂȘtre "newsletter" pour la version PC. Overblog est une plate-forme sĂ©curisĂ©e. °°° Partager cet article Pour ĂȘtre informĂ© des derniers articles, inscrivez vous DeSand Ă  Musset Cher ami, Je suis toute Ă©mue de vous dire que j'ai bien compris l'autre jour que vous aviez toujours une envie folle de me faire danser. Je garde le souvenir de votre baiser et je voudrais bien que ce soit une preuve Ah, l'amour ! Il donne des ailes, transporte les Ăąmes, brise les coeurs... Savourez cette sĂ©lection des plus belles lettres d'amour de l'Histoire et dĂ©couvrez les dĂ©clarations enflammĂ©es de Johnny Cash, Edith Piaf, George Sand ou encore celle d'Humphrey Bogart Ă  Lauren Baccall. 1- Lettre de Johnny Cash pour le 65e anniversaire de sa femme June Carter Cash 1994 Bon anniversaire Princesse,Nous vieillissons et nous sommes habituĂ©s l'un Ă  l'autre. Nous lisons nos pensĂ©es. Nous savons ce que l'autre veut sans mĂȘme avoir Ă  le demander. Parfois, nous nous agaçons un peu. Peut-ĂȘtre que parfois, nous nous prenons pour acquis. Mais de temps en temps, comme aujourd'hui, je rĂ©flĂ©chis et je rĂ©alise Ă  quel point je suis chanceux de partager ma vie avec la femme la plus formidable que j'aie jamais rencontrĂ©e. Tu continues Ă  me fasciner et Ă  m'inspirer. Tu es l'objet de mon dĂ©sir, la raison premiĂšre de mon existence. Je t'aime tellement. »2- Lettre d’amour d'Humphrey Bogart Ă  Lauren Bacall 1943 Baby, je t’aime si tendrement et je ne veux jamais, jamais te faire souffrir ou te rendre malheureuse, je veux que tu aies la vie la plus merveilleuse que mortelle ait jamais eue. Cela fait si longtemps, ma chĂ©rie, que je n’ai pas Ă©prouvĂ© un sentiment aussi profond pour quelqu’un, je ne sais pas quoi dire ni quoi faire. Je peux seulement t’affirmer que j’ai sondĂ© au plus profond de mon cƓur durant ces deux semaines et je sais que je t’adore de tout mon ĂȘtre et je sais que je te veux pour moi seul. Mais nous devons attendre, car tout ce que nous pourrions faire en ce moment provoquerait un dĂ©sastre. » 3- Napoleon Bonaparte dĂ©clame son amour Ă  JosĂ©phine de Beauharnais 1796 Les charmes de l'incomparable JosĂ©phine enflamme continuellement mon coeur d'une flamme ardente et lumineuse. »>>Saint-Valentin 2015 sĂ©lection de poĂšmes et de cartes pour dĂ©clarer son amour>Les 5 gestes qui prouvent qu’un homme est sous le charme<<8- Lettre de Victor Hugot Ă  l'actrice Juliette Drouet 1833 Je vous aime, mon pauvre ange, vous le savez bien, et pourtant vous voulez que je vous l’écrive. Vous avez raison. Il faut s’aimer, et puis il faut se le dire, et puis il faut se l’écrire, et puis il faut se baiser sur la bouche, sur les yeux, et ailleurs. Vous ĂȘtes ma Juliette bien-aimĂ©e. Quand je suis triste, je pense Ă  vous, comme l’hiver on pense au soleil, et quand je suis gai, je pense Ă  vous, comme en plein soleil on pense Ă  l’ombre. Vous voyez bien, Juliette, que je vous aime de toute mon Ăąme. Vous avez l’air jeune comme un enfant, et l’air sage comme une mĂšre aussi je vous enveloppe de tous ces amours-lĂ  Ă  la fois. Baisez-moi, belle Juju ! »9- Lettre d'amour de Guillaume Apollinaire Ă  la comtesse Louise de Coligny-ChĂątillon 1915 Oui, ma Lou, tu es ma Lou Ă  moi, ma chose vivante que j'aime infiniment, mon bijou prĂ©cieux, ma petite perle ronde comme ton derriĂšre, comme tes deux petits seins infiniment jolis et si joliment fleuris de deux roses sans Ă©pines. Tu te donnes toute et je te prends toute comme tu te donnes ma toute chĂ©rie, oui, nous sommes ensemble pour toujours oui, tu m'as tout dit, et tu es si Ă  moi et si en moi que tu devines tout de moi. Il y a une correspondance unique et inouĂŻe entre nos Ăąmes. Non, je n'ai plus de noir aprĂšs tes lettres et tu me rends infiniment heureux. Ne sois pas triste, mon Lou. Ne sois pas triste puisque je ne suis plus triste. »10- Lettre d'amour d'Edith Piaf Ă  Marcel Cerdan 1949 DĂšs que je pense qu'une chose peut te faire de la peine, mĂȘme si tu ne le sauras jamais eh bien, il n'y a rien Ă  faire, c'est plus fort que moi, je ne peux pas la faire. J'imagine tes beaux yeux chĂ©ris posĂ©s sur moi et j'ai comme l'impression d'ĂȘtre mise Ă  nu. Quelle puissance et quelle domination tu as sur moi !Vrai de vrai, tu m'as bien eue ! ChĂ©ri ! N'oublie pas tes mĂ©dailles, pense Ă  moi. Si tu peux aller Ă  l'Ă©glise cinq minutes le jour du combat, vas-y ! Mon petit que j'adore, Ă  tes pieds que j'aime, je suis Ă  toi, tout Ă  toi. Mon souffle est liĂ© au tien. Je suis tout ce que tu veux, ton esclave, ta servante, ta maĂźtresse et surtout celle qui t'aime. Oh ! Qui t'aime, plus que jamais. Personne ne t'a aimĂ© et ne t'aimera jamais plus que moi. Au revoir, mon petit maĂźtre adorĂ©, mon seigneur si grand. Je t'aime, t'aime, t' » Lettrede George Sand Ă  Alfred de Musset. 26 avril 2010. Lettre de George Sand Ă  Alfred de Musset. Cher ami, Je suis toute Ă©mue de vous dire que j'ai bien compris l'autre jour que vous aviez toujours une envie folle de me faire danser. Je garde le souvenir de votre baiser et je voudrais bien que ce soit une preuve que je puisse ĂȘtre aimĂ©e par vous. Je suis prĂȘte Ă 
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